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Crise écologique - quels scénarios pour la transition ?

mardi 2 mai 2017

Programme

  • Bernard Feltz — Introduction
  • Tom Bauler (ULB) — « Gouverner “Demain” ? »
  • Catherine Larrère (Paris 1) — « Transition écologique, modèles et scénarios : questions de vocabulaire »
  • Sebastian Grevsmühl (CRH/CNRS-EHESS) — « Penser la transition écologique à travers le cas de l’ozone : une perspective de longue durée »
  • Philippe Baret (UCL) — « Les futurs des systèmes agricoles et alimentaires : entre prospectives et verrouillages »
  • Stéphane Leyens (UNamur) — « Enjeux sociaux de changements de pratiques agricoles au Sud. Un cas d’étude aux Philippines »
  • Table ronde

Tom Bauler

Gouverner “Demain” ?

En contre-jour des multiples énoncés des crises écologiques, économiques, sociales, politiques qui semblent hanter notre mode de développement socio-industriel, se dressent pour beaucoup d’acteurs et de citoyens engagés la silhouette héroïque d’une Transition qui passe le bas, le terrain, les grassroots, les innovations sociales. Dis autrement, les inerties et désespoirs et désillusions qui se manifestent et se répètent depuis Rio en 1992 — en se couplant à un néolibéralisme multiniveaux ambiant en phase de réalisation de son objectif d’efficience — co-produisent à l’heure actuelle et dans toutes les cultures politiques une attention particulière pour les alternatives. Ma contribution va éclairer quelques enjeux qui nous guettent quand d’une simple phase d’identification des vraies alternatives, on tente de s’engager dans l’évocation et l’exploration de formes de gouvernance. J’essayerai également de poser quelques réflexions quant aux enjeux de mener de la recherche sur et avec les alternatives.

Catherine Larrère

Transition écologique, modèles et scénarios : questions de vocabulaire

Notre objectif n’est pas de proposer des scénarios pour la transition écologique mais de réfléchir aux conditions de possibilité de ce genre de démarche. Il s’agit donc d’étudier le vocabulaire du changement social et de l’action politique utilisés pour parler de la transition écologique afin d’en examiner les enjeux et les difficultés. Dans quelle mesure le recours à la méthode des scénarios répond-il aux problèmes que pose la transition écologique ? Cela a-t-il un sens de distinguer celle-ci du développement durable ?

Sebastian Grevsmühl

Penser la transition écologique à travers le cas de l’ozone : une perspective de longue durée

Dans mon intervention, je propose de revenir au cas de l’ozone stratosphérique qui est devenu une sorte d’exemple phare de "bonne gouvernance" d’un problème écologique global que la communauté internationale à su prendre en charge de manière rapide et efficace. Ainsi, le protocole de Montréal de 1987 est souvent cité en sciences politiques ou environnementales comme "succès à reproduire" dans le cadre du régime du changement climatique, aussi parce que les dernières modélisations estiment un retour à des valeurs observées avant le développement du "trou de la couche d’ozone" au début des années 1980. Cependant, la réalité du changement climatique prouve aujourd’hui que l’adaptation du modèle de l’ozone semble hautement problématique. A l’aide d’une perspective historique de longue durée, je propose tout d’abord de revenir rapidement à l’émergence, la professionnalisation, l’institutionnalisation et la globalisation des sciences du système Terre entre le milieu du XIXe siècle et la seconde Guerre mondiale, avant de passer dans un deuxième temps au contexte de la guerre froide, la convergence entre recherches militaires et géophysiques, ainsi que la mise de place des grandes infrastructures de surveillance environnementale qui informent nos savoirs actuels sur le système Terre. Enfin, j’aborderai dans une troisième et dernière partie la question de la nouvelle alliance qui s’est tissée entre science et politique autour du cas de l’ozone, ainsi que les dynamiques qui en résultent depuis les années 1990 dans le cadre du régime du changement climatique. Notamment une analyse de la représentation de nos problèmes écologiques globaux permettra d’identifier les possibilités et limites de la communication des savoirs géophysiques complexes.

Philippe Baret

Les futurs des systèmes agricoles et alimentaires : entre prospectives et verrouillages

La transition des systèmes agricoles et alimentaires font l’objet de travaux prospectifs soulignant l’importance de changements radicaux. Au quotidien, les agriculteurs font face à des crises qui se répètent de plus en plus rapidement. Paradoxalement, cette double dynamique est freinée par une série de verrouillages liés à des dimensions techniques mais surtout culturels et organisationnels. Les rapports de force dans les chaîne de transformation et de commercialisation renforcent ces phénomènes de verrouillage.

Stéphane Leyens

Enjeux sociaux de changements de pratiques agricoles au Sud. Un cas d’étude aux Philippines

Ces dernières décennies, la production de variétés de maïs à haut rendement a
considérablement augmenté aux Philippines, répondant à une demande toujours plus grande du secteur de l’industrie de la viande. Ce changement dans l’utilisation des terres agricoles – variétés à haut rendement versus variétés traditionnelles ; production industrielle versus culture vivrière – a d’importantes retombées sociales. Notre intervention présentera le contexte, les hypothèses et le cadre théorique d’une recherche en philosophie sociale, faite dans le cadre d’un Projet de Recherche en Développement (PRD, ARES-CCD) et visant à comprendre les enjeux, en termes de justice sociale, du changement de pratique agricole dans ce contexte.

Table ronde