Accueil > Activités > 2017-2018 > D’un objectif de température inatteignable aux technologies d’émissions (…)
D’un objectif de température inatteignable aux technologies d’émissions négatives
mercredi 28 février 2018, par
<https://www.youtube.com/watch?v=jB0...>
Hélène Guillemot
Hélène Guillemot est historienne et sociologue des sciences au centre Alexandre Koyré, laboratoire de l’École des hautes études en sciences sociales, du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle (UMR 8560).
Ce centre réunit actuellement plus d’une centaine de chercheurs, enseignants-chercheurs, post-doctorants et doctorants. Leurs travaux s’inscrivent dans une perspective d’histoire sociale et culturelle des sciences, des savoirs et des techniques, en dialogue avec des approches philosophiques et sociologiques.
Résumé
D’un objectif de température inatteignable aux technologies d’émissions négatives : faut-il prendre au sérieux les trajectoires de décarbonisation des modèles intégrés de climat ?
À l’issue de la COP 21 de Paris, en décembre 2015, la quasi totalité des États et des représentants de la société civile se sont félicités de la mention du seuil de réchauffement de 1,5°C dans l’accord de Paris sur le climat – un objectif encore plus ambitieux que le seuil de 2°C qui prévalait depuis 2010.
Pourtant, la première réaction des scientifiques a été la surprise : d’après les scénarios des modèles intégrés figurant dans le dernier rapport du GIEC, respecter la limite de 2°C impliquerait non seulement une réduction drastique des émissions de CO2, mais aussi d’extraire massivement le CO2 de l’atmosphère grâce à des technologies dites « d’émissions négatives » — technologies qui n’existent pas aujourd’hui et engendreraient potentiellement d’importants risques sociaux et environnementaux.
Alors que les émissions de CO2 n’ont cessé de croître, comment comprendre l’ambition renouvelée des seuils officiels de réchauffement et la production de scénarios socio-énergétiques capables de les atteindre ? Cette présentation tentera de retracer et d’analyser l’histoire des objectifs et des trajectoires, ainsi que les débats, recherches et politiques qu’ils suscitent (ou non).